pour le tournage du dernier film de Philippe Guillard
On voulait tout casser
avec Kad Merad et Benoît Magimel.

L’histoire a démarré sur un quiproquo.
Le réalisateur, Philippe Guillard, avait cette voiture en tête.
Celle d’André Penneteau.
Une R8 Gordini de 1966
que le retraité de Perreux (Puisaye)
chérit depuis vingt ans.

Dans le scénario du film
On voulait tout casser
il mettait pourtant en scène une Simca 1000.

"Quand il s’est adressé au club Simca de France, dont je fais partie,
on lui a dit qu’il se trompait de modèle et on lui a donné mes coordonnées."

Au mois de mai, le petit bijou d’André Penneteau
se retrouvait sur un plateau de tournage à Paris.

À son bord, cinq stars du cinéma français :
Kad Merad, Benoît Magimel, Charles Berling,
Jean-François Cayrey et Vincent Moscato.

Avec eux, la voiture bleue customisée pour l’occasion a vu du pays.

À Paris, en Normandie ou sur l’A14,
l’auto mythique "bardée de minuscules micros"
a surtout servi "aux scènes de fête".

Les cinq acteurs "un peu à l’étroit"
ont beaucoup ri et chanté, selon le propriétaire de la Renault 8
qui a assisté aux huit jours de tournage
sur les deux mois nécessaires au film.

André Penneteau ne connaît pourtant pas l’histoire
de cette deuxième réalisation de Philippe Guillard.

"Vous savez, même les techniciens qui travaillent sur le film
ne la connaissent pas…"

Après Le Fils à Jo en 2011,
On voulait tout casser
dont la sortie est prévue au 1er juin 2015,
devrait encore être "une histoire d’hommes".
Ou plutôt, d’un homme, joué par Kad Merad,
qui apprend qu’il ne lui reste que six mois à vivre,
selon les quelques informations glanées par André Penneteau.

La star aux 103 chevaux sous le capot,
lui a rapporté 200 € par jour de tournage
mais "Je ne l’ai pas fait pour ça", précise le Poyaudin.

"Rien que pour le film,
elle a pris 4.000 km au compteur.
Mais s’il fait un tabac,
elle prendra sûrement de la valeur"

suppose le collectionneur.

En 1994, quand André Penneteau et sa femme ont flashé sur l’auto,

"elle valait 50.000 francs", soit environ 7.500 €.
"On avait dans l’idée de faire des sorties avec. À l’époque,
il y avait tout un monde autour de ça"

se rappelle le retraité de 67 ans.

Après être passée dans les mains de "deux grands spécialistes",
la R8 Gordini entièrement restaurée avait connu la gloire
dans les rassemblements automobiles.

"Nous avions des tenues particulières.
Moi je portais un blouson noir et un jean et ma femme une robe vichy",
raconte l’homme nostalgique de cette période.

Aujourd’hui, la R8 sort

"une fois par mois, pour les rassemblements du club Retro-Forterre".

Mais André Penneteau ne la céderait pour rien au monde.

"Malgré sa cote à 38.500 €
je ne pourrais jamais m’en séparer".

Pour André Penneteau, qui a perdu son épouse
"emportée par la maladie de Charcot",
le petit joyau bleu "a une énorme valeur sentimentale."

Cachée sous des couvertures,
l’auto de collection dort dans un garage.
Les bandes blanches, le chiffre 69 et les autocollants ajoutés
pour les besoins du film sont restés tels quels.

"Je la garde en l’état car Philippe Guillard m’a dit
qu’elle serait peut-être sur l’affiche."